Actualités  |  11.02.2022

Adhésion de l’ATIBT au CNDB : une opportunité pour mieux connaitre le marché français des bois tropicaux

L’ATIBT a participé le jeudi 3 février après-midi au 1er comité directeur (CODIR) du CNDB (Comité National pour le Développement du Bois) de l’année 2022. Son adhésion au CNDB avait été validée à l'unanimité lors de la dernière assemblée générale de ce dernier en juillet 2021. A ce titre, Sarah Laroussi, Directrice du CNDB était intervenue lors du 4ème Think Tank de l’ATIBT le 16 novembre, dans le cadre de la session 3 « Explorer les nouveaux marchés des bois tropicaux » pour présenter le rôle du CNDB et aborder le sujet de l’utilisation des bois tropicaux dans la construction en France.

Adhésion de l’ATIBT au CNDB : une opportunité pour mieux connaitre le marché français des bois tropicaux

Copyright photo : Direction departementale des territoires et de la mer du Morbihan AIA associes / Prix national construction bois /  bois.com

La mission du CNDB, association à but non lucratif dont la couverture est nationale, est de promouvoir l’utilisation du bois en communiquant sur ses atouts et ses différents usages, par l’accompagnement et l’information destinés aux acteurs de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise d’ouvrage. Il a pour objectif le développement du bois, tous usages et origines confondus.

« Depuis sa création, le CNDB n’a jamais différencié les essences en fonction de leur provenance. Le rôle du CNDB est surtout de guider les maîtres d’œuvre et les maitres d’ouvrage vers l’utilisation de la bonne essence au bon endroit. Comme tout acteur engagé au sein de la forêt bois française, nous sommes vigilants au respect de la gestion durable des forêts et au conditions de production et de transformation du bois  » déclare Sarah Laroussi.

Depuis 1989, le CNDB est la seule association de la filière forêt-bois française à faire le lien entre les professionnels de la filière et les maitres d’œuvre et maitres d’ouvrage rassemblés au sein du CNDB (soit 50 000 acteurs nationaux en 2022).

 

Sarah Laroussi

« Depuis 30 ans nous accompagnons et fidélisons les architectes, les promoteurs, les bailleurs sociaux, les élus, les bureaux d’études, etc. dans leur usage du matériau bois pour la construction et l’aménagement » ajoute Sarah Laroussi.

C’est également le seul organisme à avoir une double compétence forte en interne :

  • Une expertise « architecture et construction bois »: une connaissance technique de la conception à la mise en œuvre d’un bâtiment bois (règlementation, techniques de systèmes constructifs et techniques de mise en œuvre),
  • Une expertise « communication »: création graphique, community management, organisation d’événements, communication digitale, relations presse, etc.

« La complémentarité entre ces deux compétences nous permet de mener des actions à destination de nos publics de A à Z » explique Sarah Laroussi.

En 2018, une nouvelle gouvernance a vu le jour avec l’élection à la présidence de Samuel Gardavaud (président de Gardavaud Habitations SAS), puis en 2019 avec la prise de fonction de Sarah Laroussi à la direction du CNDB. Afin d’accompagner le renouveau du CNDB, une stratégie sur cinq ans a été élaborée, avec des objectifs de redynamisation du CNDB (charte graphique et identité visuelle), de digitalisation des contenus pour être au plus proche des professionnels au niveau national, de recrutement de nouveaux contacts, et de concentration des compétences du CNDB sur les actions collectives (les thèmes importants pour les acteurs de la filière forêt-bois membres du CNDB) et sur l’accompagnement lors d’évènements (salons bois et construction).

La marque CNDB continuant de susciter l’intérêt des acteurs de la construction et de l’immobilier, les avantages de cette adhésion sont multiples. En tant que membre, l’ATIBT bénéficie :

  • d’échanges facilités avec les membres du CNDB autour des différentes thématiques liées à la promotion du bois en France,
  • de la possibilité de participer, via le Comité Directeur, aux grandes prises de décisions relatives aux orientations stratégiques du CNDB,
  • d’une voix lors des votes en Comité Directeur et à l'Assemblée Générale.
  • de l’expertise du CNDB, de son réseau de prescripteurs, maitres d’œuvre et maitres d’ouvrage, de ses différents pôles de compétences (formation, information, ressources, webinars, communication, accompagnement, …)
  • de la possibilité de travailler aux côtés du CNDB pour promouvoir le développement de l’éco-matériaux bois sur le territoire national.

Le CODIR du CNDB est composé de 3 collèges : des membres de droit, des membres institutionnels (Ameublement Français, CODIFAB, UMB-FFB, CAPEB, UIPC, FBIE, CSF bois, UNAMA , UICB, FIBOIS France) et des membres adhérents (FCBA, UCFF, LCB, ATIBT). Trois CODIR et une Assemblée Générale sont prévus en 2022.

« Au-delà d’une réunion statutaire, traitant de la vie de l’association, le CODIR est une agora, une tribune directe vers les clients finaux. Un lieu d’échanges et de partage où le CNDB met à la disposition de ses membres la possibilité d’interagir en direct avec les maitres d’œuvre et les maitres d’ouvrage nationaux » affirme Sarah Laroussi. L’objectif du CODIR est de créer un dialogue, un débat avec des personnes stratégiques et expertes de la construction de l’immobilier engagés en faveur du développement durable. Ce premier CODIR a ainsi abordé, en première partie, la vie de l’association CNDB, puis les membres ont pu assister à l’intervention de trois maitres d’œuvre et maitres d’ouvrage nationaux, utilisateurs du matériau bois : Patrick Jouin, (Designer, Agence Jouin Manku), Daniel Schneider, (Directeur Construction et Développement, RIVP) et Christophe Lemaître, (Directeur WeWood Bouygues Bâtiment France Europe). Ces derniers ont partagé leur vision stratégique et inspirationnelle de l’usage du bois en agencement, aménagement, design, construction et réhabilitation.

Avant de présenter quelques-unes de ses réalisations, Patrick Jouin, a notamment insisté sur l’importance de la connaissance du matériau bois qui pour lui est le matériau du futur. Lui-même a découvert cette matière à travers sa participation à différents projets d’architecture, d’architecture intérieure et de travaux avec des éditeurs. Il regrette cependant le manque d’information et de formation sur le sujet : « ce n’est pas suffisamment enseigné dans les écoles de design et d’architecture » souligne-t-il. Sa première recommandation serait de faire connaître encore davantage les différents métiers du bois mais surtout faire comprendre ce qu’est cette matière (son anatomie, le fil du bois,…) qui est plus complexe à travailler qu’il n’y paraît.

Daniel Schneider a de son côté expliqué que, pour la RIVP, la découverte de l’utilisation du bois dans la construction est arrivée progressivement à travers leurs architectes. Après avoir présenté la RIVP (maître d’ouvrage public, bailleur social qui intervient principalement à Paris, propriétaire de 62000 logements avec une production annuelle d’environ 1000 logements sociaux), ce dernier a mis en avant les opérations biosourcées et géo-sourcées de la RIVP. « Sur 15 ans ce mode constructif s’est beaucoup développé. Aujourd’hui, pour pratiquement toutes nos opérations neuves, construire en bois est devenu un objectif » indique-t-il. Il explique cependant que si l’association de matériaux dans la construction est une opération vertueuse en termes de bilan carbone, l’opération est plus coûteuse. C’est un élément important qu’il faut prendre en compte et des solutions sont recherchées.

Selon Christophe Lemaître, l’industrie fait face à des enjeux concomitants importants avec des besoins croissants en équipements, logements, bureaux etc., avec, dans le même temps, des enjeux environnementaux qui n’attendent plus : « avec le réchauffement climatique, c’est aujourd’hui qu’il faut agir ». Aussi, Bouygues Bâtiment France Europe a créé un pôle « Construire autrement », un écosystème qui a pour objectif clair de faire diminuer de 30% leurs émissions de carbone d’ici 2030. Christophe Lemaître indique que pour atteindre cet objectif ils favoriseront le retour de l’utilisation du bois : « Nous menons une démarche de transformation nommée Wewood qui permettra de réaliser 30% de projets en bois à l’horizon 2030. Mais cette transformation écologique et énergétique est plus chère. Il faut qu’on gagne en productivité pour pouvoir financer cela. Le bois est un axe stratégique chez nous car c’est ce qui va permettre de transformer l’entreprise. »

Christophe Lemaître a également abordé leur relation avec le CNDB et les attentes de Bouygues Bâtiment France Europe vis-à-vis à de la filière bois. Pour lui, ce lien est important d’abord parce qu’ils sont informés régulièrement des dernières actualités de la filière via la lettre d’information du CNDB, ensuite parce qu’il est important pour eux de se sentir rassurés. Les différentes visites d’opérations organisées par le CNDB permettent de montrer la qualité des produits et de perpétuer l’attractivité de la filière. L’offre de formation proposée par le CNDB est également fondamentale pour lui : « Nous sommes très souvent sollicités par les maîtres d’ouvrage qui ont besoin d’être rassurés. Nous les réorientons vers le CNDB qui joue un rôle pédagogique très important. On ne construit pas en bois comme on construit en béton. Si l’on transforme la société Bouygues en entreprise qui construit en bois, cela veut dire qu’il faut faire monter en compétence l’ensemble de ses collaborateurs. Il est très important que toute la chaîne de valeur soit formée à la construction bois. »

Enfin, il a exprimé ses attentes vis-à-vis de la filière : accès à la ressource bois (surtout après la crise de 2021) mais aussi à la ressource humaine, formation, modernisation de la filière pour la rendre attractive, investissements pour répondre aux exigences du marché et notamment en R&D : « il faut continuer d’avancer avec le bois et nous avons une très belle opportunité avec le Village Olympique 2024 avec de nombreux chantiers en cours ».

On voit bien ici l’intérêt de ces interventions et de ces échanges pour les membres du CODIR. Le CNDB s’engage à diffuser l’information de ses membres et à faciliter la communication vers ces publics, mais aussi à faire connaître les différents usages des bois tropicaux, les essences à privilégier, les règles de mise en œuvre et leurs avantages économiques, sociaux et environnementaux. Les discussions en cours avec Solidéo montrent qu’il existe encore un déficit de pédagogie et de communication sur ces plans-là.

Sarah Laroussi précise : « De plus en plus de maîtres d’œuvre et de maîtres d’ouvrage s’interrogent sur l’usage des bois tropicaux dans le cadre de leur réalisation architecturale et il est du devoir du CNDB de les accompagner vers les essences adaptées à leur besoin. Accueillir l’ATIBT parmi nos membres est gage pour nous de répondre aux interrogations et aux demandes de nos abonnés en nous basant sur son expertise et ses connaissances dans le domaine. »

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