Actualités  |  21.02.2020

Retour sur le site de STTC, partenaire de l’ATIBT pour la campagne sur le bois tropical certifié durable

Les informations disponibles sur ce site sont très utiles pour mieux comprendre le travail des entreprises. Il nous permet d’en apprendre davantage sur ce secteur et sur la valeur de la certification.

Le site web de la Sustainable Tropical Timber Coalition (STTC) reste une plateforme de référence en matière d’informations sur le commerce du bois tropical ; c’est donc un partenaire précieux pour l’ATIBT. Alors que ce commerce peut parfois être associé dans l’esprit des consommateurs à la déforestation, la STTC met en ligne plusieurs rapports questionnant le bien-fondé de cette mauvaise réputation. Les recherches scientifiques démontrent en effet que les forêts tropicales, à condition de faire l’objet d’une gestion responsable, sont une source de matériaux durables, à faible empreinte carbone. Or, la demande européenne en bois tropical, qui s’est effondrée en 2008 suite à la crise économique, demeure encore faible aujourd’hui, notamment du fait de cette image erronée. Si les pays européens importaient plus de bois certifié en provenance des forêts tropicales, la question de leur gestion se poserait de manière plus accrue et leur exploitation serait mieux gérée. Le rapport “Unlocking Sustainable Tropical Timber Market Growth Through Data. Mapping Europe’s sustainable tropical timber footprint and growing its global impact” réalisé en 2019 par Probos, souligne ainsi que l’Europe aurait le potentiel pour agir sur 16 millions d’hectares de forêts naturelles et semi-naturelles si la totalité de ces importations de bois tropical primaire était certifiée. Il est donc nécessaire d’informer davantage sur les effets positifs de ce commerce sur la gestion durable des forêts.

Nous présentons ici quelques-uns des rapports et initiatives mis en ligne par la STTC qu’il nous a paru intéressant de mettre en avant.

Cerutti et al (2017). Les impacts sociaux de la certification FSC dans le Bassin du Congo.

Menant leur étude dans les trois pays du Bassin du Congo détenant des certifications FSC (Cameroun, Gabon et Congo), les chercheurs ont démontré l’effet globalement positif de cette certification sur les conditions de vie et de travail des individus employés par les sociétés forestières et de leurs familles. Une comparaison entre neuf Unités Forestières d’Aménagement (UFA) bénéficiant d’une certification FSC et neuf UFA non-certifiées a établi un lien clair entre certification et amélioration des conditions de vie des populations locales. Les entreprises exploitant les UFA certifiées sont en effet contraintes à améliorer le bien-être social et économique des travailleurs par le cahier des charges FSC. Les populations travaillant dans des UFA certifiées ont ainsi un meilleur accès à des biens et services tels que l’eau potable, des sanitaires, l’électricité ou des contrats de logement écrits. Seul le très faible pourcentage (3%) de femmes employées par les entreprises reste le même entre UFA certifiées et UFA non-certifiées.

Néanmoins, s’il apparaît évident que la mise en place d’une certification bénéficie aux populations locales, le rapport invite tout de même à ne pas négliger la dimension anthropologique avant la mise-en-oeuvre de tout projet de certification dans des régions où les droits coutumiers entrent souvent en conflit avec le Code Forestier de l’Etat. Les chercheurs ont en effet remarqué lors de leur étude que les UFA certifiées garantissent certes une meilleure application de la loi, mais avec parfois des effets collatéraux néfastes sur les usages coutumiers. Une certification éclairée doit ainsi veiller à prendre en compte tous les facteurs susceptibles de susciter des tensions avec les populations locales.

Tropenbos (2009). Les effets de la certification forestière sur la biodiversité.

L’exploitation forestière a un effet sur la biodiversité puisqu’elle modifie le couvert végétal et donc les écosystèmes. Cet effet dépend de l’intensité de l’exploitation et du type de gestion, d’où la nécessité d’envisager et de mettre en place une gestion responsable des forêts tropicales. Alors que la biodiversité subit des menaces croissantes, il semble fondamental de définir des zones forestières interdites d’exploitation pour protéger la faune et la flore tropicales. Dans le cas d’une certification FSC par exemple, l’entreprise certifiée a l’obligation d’identifier, d’évaluer et de préserver des espaces de Hautes Valeurs de Conservation (HCV) dans son unité de gestion, et ce, en consultation avec l’ensemble des acteurs qui pourraient être concernés. Une fois ces zones définies, l’organisation doit s’assurer que ses activités ne les menacent pas pour pouvoir renouveler sa certification.

Les études montrent ainsi que les processus de certification ont des effets négatifs réduits sur les écosystèmes forestiers, et contribuent même à leur protection lorsque les cahiers des charges sont strictement respectés. La préservation d’espaces non-exploités bénéficie à de nombreuses espèces, même si l’efficacité de cette mesure dépend du nombre d’arbres concernés.

The VIA initiative (2018), communicating the impact of sustainability standards.

“Briser les barrières dans la communication des normes de durabilité, Elisabeth Kenedy juin 2019”

Il s’agit d’un projet VIA (Analyse de la valeur des Impacts) qui a pour objectif d’inciter les entreprises à communiquer sur les preuves de leurs décisions de s’approvisionner en bois géré de manière durable au grand public. Selon ce projet cofinancé par les principaux acteurs de l’industrie de la chaîne de valeur des produits forestiers (Tetra Pak, IKEA, Kingfisher, SCA, Essity et Precious Woods) et par IDH les entreprises engagées dans une démarche de développement durable doivent créer une communication convaincante basée sur des preuves qui démontreraient les résultats de leurs engagements. En effet, les résultats des impacts sur les normes de durabilité dans lesquelles elles sont engagées participera à l’amélioration des pratiques à l’avenir.

Calculateur d’impact FSC, calculer l’impact de l’utilisation des bois tropicaux certifiés FSC

La question de l’importation de bois tropicaux certifiés prend de l’ampleur ces dernières années. Cependant, bon nombre de personnes ignorent encore les grands avantages de l’utilisation de ces bois. Sur plusieurs plateformes, vous trouverez les enjeux liés à l’exploitation de forêt gérées de manière durable, mais il est difficile de quantifier les avantages et conséquences dégagés. FSC a donc mis en place un outil de mesure des effets de la certification appelé « calculateur d’impact EY FSC ». Ce calculateur calcule les différents effets que l’utilisation de bois tropicaux certifiés FSC et de bois tropicaux non certifiés FSC auraient sur les forêts. Le résultat de l’outil est exprimé en euros en utilisant le modèle d’éco-coûts développé à l’Université de Technologie de Delft. Ce modèle calcule les coûts à supporter par la société pour maintenir les impacts environnementaux à un niveau durable. Pour plus d’informations, voir www.fsc.nl/impact.

Ces rapports, ainsi que d’autres mis en ligne par la STTC, sont disponibles ici : http://www.europeansttc.com/impact/

 

 

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