Actualités  |  29.10.2021

Le Malaysian Timber Council et l’ATIBT joignent leurs efforts pour promouvoir le bois tropical durable sur les marchés publics

L’ATIBT a rencontré le 18 octobre dernier le Malaysian Timber Council (MTC), à Paris. Cette réunion, à laquelle ont également assisté Monsieur l’Ambassadeur de Malaisie en France, Son Excellence Dato’ Modh Zamruni Khalid, et Monsieur Hugues Soundat, Conseiller de la Chancellerie à l’Ambassade du Gabon en France, ainsi qu’Arnaud Hétroit, directeur de l’association Le Commerce du Bois, avait pour objectif de discuter de la décision de la SOLIDEO et de réfléchir ensemble à la mise en place de synergies pour promouvoir le bois tropical responsable sur les marchés européens.

Le Malaysian Timber Council et l’ATIBT joignent leurs efforts pour promouvoir le bois tropical durable sur les marchés publics

Cette rencontre intervient sur invitation du MTC, alors que la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques) a exclu les bois d’origine exotique et boréale hors UE  dans  le  cahier  de   prescriptions d’excellence environnementale du village olympique. L’ATIBT et LCB mènent ainsi depuis plusieurs mois une discussion avec la Mairie de Paris et l'organisation SOLIDEO en charge de la construction du village olympique de Paris 2024. Les deux organisations avaient interpellé la Mairie de Paris dès le mois d'avril dernier en lui écrivant un courrier, pour lequel elles avaient reçu une réponse en juillet.

La semaine du 4 octobre, l’ATIBT a accompagné une délégation des autorités forestières de plusieurs pays d’Afrique centrale pour défendre la valeur et la place des bois tropicaux certifiés sur les marchés européens. L’ATIBT a également assisté à la marie de Paris à la journée de conférences organisée le 6 octobre.

Lors de la rencontre avec le MTC, les discussions ont principalement tourné autour de la question de l’image du bois tropical sur les marchés européens, image souvent erronée qui a conduit à une décision non pertinente de la SOLIDEO. Le bois tropical souffre en effet d’une mauvaise image en Europe car il est associé à la déforestation. L’opinion publique est donc globalement plutôt opposée à son utilisation sur les marchés européens. Or, cette opinion publique semble ignorer la capacité de la gestion durable des forêts à protéger la ressource forestière : en lui donnant une valeur économique, elle contribue à sa préservation en ne prélevant pas plus que le taux de renouvellement de la ressource, et elle est source de développement économique et social pour les populations. La SOLIDEO semble malheureusement avoir davantage tenu compte de l’opinion publique que de la réalité. Le contexte politique en France a très certainement joué un rôle dans cette décision, à quelques mois des élections présidentielles.

Des entreprises en charge de la construction du village olympique ont elles-mêmes souligné que l’exclusion du bois tropical posait problème d’un point de vue technique : le bois tropical est difficilement remplaçable pour certains usages, et certaines pièces devront être changées bien plus souvent si elles n’utilisent pas de bois tropical.

Outre ces aspects techniques, une autre dimension entre en ligne de compte : les pays producteurs sont soumis depuis plusieurs années maintenant à des législations contraignantes, et de nombreux efforts leur ont été demandés pour répondre aux exigences des marchés européens en matière de légalité et de certification ; or, aujourd’hui, on leur ferme ces marchés, d’où un sentiment d’injustice des pays producteurs. Il faut ainsi souligner que la question du bois tropical n’est pas seulement politique, mais aussi diplomatique.

Dans l’éventualité où la SOLIDEO ne reviendrait pas sur sa décision, l’idée a été évoquée avec le MTC de bâtir à l’extérieur du Village Olympique une construction en bois tropical emblématique qui servirait d’outil de communication « grandeur nature ».

Il est fondamental pour l’avenir des forêts et d’un commerce de bois tropical responsable d’unir nos efforts dans la promotion des bois tropicaux responsables. Il faut faire comprendre au secteur la nécessité de la plus grande transparence possible et créer ensemble, avec toutes les parties prenantes, des synergies. Dans cette perspective, nous appelons les ambassades à intervenir lors d’événements visant à promouvoir le bois tropical. L’ATIBT organise en juin prochain son Forum à Nantes : cet événement pourrait réunir des acteurs diplomatiques de pays producteurs de bois tropical.

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